Vendredi 14 octobre
C'est à nouveau de la méchante piste
bien dure que nous empruntons jusqu'à la frontière Chili-Argentine
de San Sebastian. (Voir une carte pour constater le découpage
rectiligne entre les deux pays...étonnant).
A nouveau un passage devant des douaniers bien désagréables coté Chilien...même Lalie et Céleste n'ont pas réussi à dérider ces fonctionnaires...On s'en fiche, on est content car on est en Terre de Feu et à partir de la frontière, la route est à nouveau bitumée !
A nouveau un passage devant des douaniers bien désagréables coté Chilien...même Lalie et Céleste n'ont pas réussi à dérider ces fonctionnaires...On s'en fiche, on est content car on est en Terre de Feu et à partir de la frontière, la route est à nouveau bitumée !
Samedi 15 octobre
Dernière ligne droite vers la ville la
plus au sud du monde !
Nous arrivons à Ushuaïa en fin de
matinée après un trajet très agréable : nous longeons
forêts, montagnes et rivières dont les couleurs printanières sont
éclatantes.
En nous promenant en ville nous avons
la joie d'entendre la Mano Negra diffusée sur une place ! La ville
est agréable : bordée par le canal de Beagle à l'est et
cernée de montagnes sur ses 3 autres flancs. Les rues sont pentues
et les maisons très colorées. Lors de la préparation de notre
trajet, nous ne comptions pas passer beaucoup de temps ici. De
nombreux voyageurs décrivent la ville comme moche et prétentieuse.
Nous craignions également le froid...Quelle bonne surprise !
Vers 15h nous la quittons pour accéder
au Parque Nacional Terra del Fuego. Alors que nous payons notre droit
d'entrée (210 pesos par adulte), un « guadaparque » nous
accoste et nous indique l'emplacement du bivouac des Courtiseurs
d'horizons. Nous suivons ses indications et les trouvons ainsi que
Charlotte et Greg et leurs deux filles (United Vallin) qui nous ont devancés.
C'est à nouveau une soirée bien
sympathique qui s'organise. Nous profitons du temps clément pour
allumer un barbecue et goûter au rhum apporté par Philippe. Il y a
à nouveau 6 enfants qui bénéficient d'un terrain de jeu
exceptionnel : rivières, bosquets...
Bivouac dans le Parque Nacional Terra del Fuego |
Dimanche 16 octobre
En matinée, Julien bénéficie d'une coupe de cheveux...
Nous passons la journée au sein du
parc et parcourons les sentiers ouverts en cette saison. (Le parc a
ouvert la semaine dernière et certains sont encore fermés...c'est
un peu dommage mais en contrepartie nous bénéficions du calme
absolu...). De nombreux animaux sont ici en liberté et ne craignent
pas notre approche.
Le sentier des castors nous a
impressionné par la force de travail de ces « mignonnes sales
bêtes »...ils sont rigolos comme ça mais ici la guerre leur
est déclarée. En effet les 25 couples importés dans les années
40 pour devenir des manteaux de fourrure se sont multipliés et
opèrent de sérieux dégâts.
Le sentier de Bahia Lapataia nous a mené au bout
de la Ruta 3, que nous suivons quasiment depuis son commencement à
Buenos Aires.
Lundi 17 octobre
Nous profitons de notre dernière
matinée dans le parc puis retournons à Ushuaïa pour tenter de
remplir notre bouteille de gaz. Malgré la bonne volonté des
employés, l'opération s'avère impossible (ils ne connaissent pas
le type d'embout de notre bouteille et ne peuvent pas fabriquer un
adaptateur...mais ils nous confient que les Chiliens sont peut être
plus bricoleurs...)
Nous profitons d'une station YPF pour
faire le plein de carburant, nous doucher et nous restaurer d'un
incroyable poulet-riz mitonné par une vraie cuisinière en compagnie
de routiers (on aime bien l'ambiance en fait ! ). L'après midi
sera consacrée à une nouvelle promenade dans la ville (On a pensé
à faire tamponner nos passeports à l'office du tourisme). Julien
dégote un bivouac en surplomb de la ville et de la baie, absolument
magique.
Mardi 18 octobre
A nouveau flâneries dans les rues
d’Ushuaïa pendant que Julien met à jour le blog. Nous quittons
Ushuaïa, cette ville mythique qui fait rêver tant de voyageurs avec
quelques pincements au cœur...à partir de maintenant, nous ne
ferons que remonter vers le nord...
Notre première étape sera sur les
terres de l'Estancia Harberton, dont le territoire borde le canal de
Beagle et qui permet aux voyageurs de bivouaquer.
Au bord de la piste, un policier nous
fait de grands signes. Nous nous arrêtons à sa hauteur, prêts à
dégainer nos papiers et ceux du véhicule. Ce dernier s'en
contrefiche : il nous demande gentiment de le prendre en stop
pour le ramener à sa voiture, immobilisée une dizaine de kms plus
loin. Comme tous les policiers que nous avons rencontré en
Argentine, il est très sympathique et discute volontiers. Il
s'enquiert de notre voyage puis nous confie que son métier ici est
très tranquille, à part quelques petits vols, rien à
signaler...Par contre, il plaint ses confrères français à cause du
climat d'insécurité de notre pays. Pour rien au monde il ne
voudrait voyager chez nous...trop dangereux !
Nous avions déjà rencontré une
professeure de français aux Esteros del Ibéra qui nous avait confié
que son rêve était de visiter notre pays mais que, compte tenu des
événements récents, du climat d'insécurité, de la morosité des
français et des vols fréquents dans les lieux touristiques, elle y
avait renoncé... Ces rencontres donnent à réfléchir...
Le policier est assez fier
de nous annoncer que dans la province de la Terre de Feu, les
salaires sont meilleurs que dans le
reste du pays : en moyenne 1300 € par mois. Son épouse, comme
beaucoup de femmes ici, travaille également (45h par semaines) et il
estime leur niveau de vie excellent. (Son loyer est d'environ 600
euros par mois et son couple a besoin de 2 voitures...sachant que le
prix de la nourriture est plus élevé que chez nous...ça donne
encore à réfléchir.
Nous déposons notre passager et nous
nous annonçons à l'Estancia comme conseillé puis roulons sur la
bonne piste de ce gigantesque et magnifique territoire. Alors que
nous traversons un ruisseau, nous apercevons 2 pêcheurs qui nous
font signe...il s'agit de Samuel et Thomas, les enfants des
Courtiseurs d'horizons. Les filles hurlent de joie et laissent en
plan leurs cahiers pour courir à leur rencontre et terminer l'après
midi à pêcher avec eux.
Nous sommes surpris car nous pensions
les avoir devancés. Quel plaisir de les retrouver et d'écouter Gwen
et Samuel nous raconter leur matinée d'immersion dans une école
d’Ushuaïa. Julien qui est parti avec l'intention de « faire
comme Charles Ingalls et couper du bois » n'aura pas cette
occasion aujourd'hui : des tas de branches bien sèches jonchent
le sol. Nous imaginons les vents suffisamment puissants pour arracher
les branches et déraciner les nombreux arbres que nous voyons à
terre.
Bivouac sur les terres de l'Estancia Haberton |
Pour les copains pêcheurs qui nous suivent : les truites de Terre de Feu sont succulentes ! |
Mercredi 19 octobre
Matinée bricolage et nettoyage dans
notre magnifique bivouac avec vue sur le canal et les montagnes de la
Terre de Feu. Lalie et Céleste exécutent leur séance de
mathématique très très rapidement... (le fait de travailler sur
une table stable contrairement aux journées de route ou la volonté
de rejoindre Thomas et Samuel ?). Les Courtiseurs décident d'aller
au bout de la RP30 (le bout du bout de la route...après, y'a plus
rien!) tandis que Julien et moi partons marcher le long du canal et
laissons les filles à leurs Sciences Physiques.
Le long du canal de Beagle |
En milieu d'après
midi, nous nous décidons à effectuer ce dernier tronçon et prenons
la route. Nous parcourons les 35 km en admirant d'un coté les
falaises abruptes et l'Atlantique et de l'autre, les forêts en
partie décimées. Ça y est, nous sommes au bout du bout !
Nous rebroussons chemin et retrouvons
nos compagnons de voyage en soirée pour un dernier bivouac
ensemble...
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