11 décembre
Pleins d'eau
potable le matin à un point Ioverlander dans Uyuni. 3 bonbonnes de
20L pour 45 Bols.
Question gazole, il faut savoir qu'en Bolivie le prix est triple pour les étrangers, 8,88 Bols contre 3,7. Rien ne sert d'épiloguer là-dessus mais la pratique s'avère sportive.
Pour le premier
remplissage en Bolivie, ma technique consiste à garer le camion hors
de vue de la station et de tenter un remplissage de bidon à un prix
négocié, « sin factura » (sans facture).
A peine garé
derrière un muret, je n'ai pas le temps de sortir qu'un policier en
tenue nous aborde et nous demande si nous voulons du carburant « pas
cher »... Il nous enjoint de l'accompagner à la station avec
le camion. Sandra craint quelque coup monté mais nous y allons.
Je négocie un
prix de 6 Bols par litre (0,83€) avec le policier pompiste qui ne
comprend pas pourquoi je tiens absolument à remplir au bidon.
Au passage il en
prend plein les chaussures !
En effet depuis le
départ en Uruguay nous ne remplissons le réservoir qu'avec l'entonnoir
décanteur et filtrant, histoire d'éviter toute mauvaise surprise.
Comme la plupart
du temps les pompistes ne veulent pas remplir directement par
l'entonnoir, nous utilisons le bidon... C'est de la manutention mais
en Bolivie plus qu'ailleurs, c'est une nécessité.
Au final, nous
voyons le policier et le pompiste se partager les 120 Bols de marge.
Nous prenons ainsi
la belle route pour Sucre, bitumée pour la logistique du Dakar (le
rallye).
Après avoir
traversé Potosi, impossible de trouver un bivouac correct sur la
route, nous poursuivons notre route jusqu'au camping d'Alberto et
Felicidad, en pleine ville de Sucre.
Nous y arrivons de
nuit, en même temps que la famille Vaslin.
L'accueil est
tellement sympathique, les commodités tellement complètes, la
sécurité en prime, que nous allons y rester 4 nuits.
370 kms entre
Uyuni et Sucre.
La route entre Uyuni et Potosi |
Traversée de Potosi |
Potosi |
Le camping d'Alberto et Felicidad en pleine ville de Sucre |
Nous profitons des relations d'Ernesto, ancien professeur d'électricité à la fac, pour tenter la solution de transformer un de nos détendeurs de gaz en adaptateur pour recharger nos bouteilles.
Un détendeur, outre sa fonction de réguler la pression de sortie du gaz, empêche toute entrée via une membrane que nous rêvons donc d'enlever.
Et là bingo, nous rencontrons le gars méticuleux qui en une soirée nous sort l'adaptateur de la mort (car j'espère qu'il ne va pas nous péter à la figure au premier remplissage!).
Cuento cuesta ? 100 bols (14€). Nous lui payons le double tellement nous sommes heureux...
Le détendeur-adaptateur de recharge |
Avec la famille Vaslin, Alberto et sa fille. |
Déjeuner au marché couvert |
Le conseil de courir est vital ici ! |
Visite au musée anthropologique |
16 décembre
Nous partons pour
le site d'Incallatja , à 250 kms au nord de Sucre.
Après la petite
ville d'Aiquille où nous déjeunons, une route empierrée magnifique
serpente entre les montagnes et traverse la campagne profonde
bolivienne. Ce n'est pas la route de la mort mais mieux vaut faire
gaffe quand même.
Nous récupérons
brièvement l'asphalte à Totora pour repartir sur 20 kms de piste
très étroite jusqu'au parking du site d'Incallatja où nous sommes
seuls.
Un dernier gué à franchir avant le site d'Incallatja |
Nous sommes sur le
qui-vive quant à la sécurité car bien que n'ayant rencontré
aucune animosité particulière, nous avons attiré en passant les
regards des villageois, pauvres certes mais apparemment vivant
d'élevage et d'agriculture.
17 décembre
Visite du site
Inca vieux d'au moins 6 siècles et complètement désert le matin. A notre retour des locaux
nous réclameront une petite contribution à l'entretien du lieu. Au
retour, les villageois nous font de grands signes amicaux auxquels
nous répondons. Notre crainte était sans doute un peu exagérée..
La pierre servant aux sacrifices rituels... |
Nous repartons pour 80 petits kilomètres et un bivouac en haut d'une colline, très tranquille.
18 décembre
Visite du
sympathique marché de Punata avant de traverser l'imposante ville de
Cochabamba.
S 'ensuit une
montée infernale jusqu'à plus de 4000m d'altitude. Beaucoup trop
d'enfants mendient au bord de la route, nous sommes proches d'une grande ville.
La route devient
piste tellement il y a de travaux en cours, l'air est saturé de
poussière et de fumée noire des camions qui peinent en montée.
Cochabamba |
Sortie de Cochbamaba |
Si plus de freins, préférer la mort de droite ! |
Nous voulons
avancer au maximum car il n'y a pas grand chose à se mettre sous la
dent d'ici La Paz questions visites et bivouacs. Nous passons une
nuit tranquille sur la place totalement vide d'un petit village, Sica
Sica.
19 décembre
Départ à 6h, les
filles restent au lit. Nous contournons La Paz par le sud pour nous
rendre à l’hôtel suisse Oberland où ioverlander nous fait
espérer le remplissage de notre bouteille de gaz.
Nous allons tester
le nouveau détendeur/adaptateur bolivien !
Arrivée sur La Paz, sur des kilomètres ! |
Comme nous ne sommes pas disposés à user moyennant finance de leurs services d’hôtellerie, il nous faudra ruser et contourner la hiérarchie pour remplir la dite bouteille en 2h par transvasement d'une bouteille de propane bolivienne. Je crains le pire car la manœuvre se déroule dans un escalier en plein soleil et qu'il nous faudrait du butane pour un usage à l'intérieur du camion. Pressions aucunement maîtrisées...
C'est au jugé du poids de la bouteille remplie que nous mettons fin à l'histoire, et c'est un succès !
La bouteille-mère bolivienne |
Cap ensuite sur
Coroico, village à la frontière amazonienne, à 100 kms de La Paz.
Heureusement que
le bitume est correct car nous passons de 3800m, l'altitude de la
capitale, à 4700m, pour redescendre à 1000m et remonter à 1800m.
En montée c'est
folklo, camions et voitures sont arrêtés sur le bord de la route,
capots ouverts et moteurs fumants... Nous montons tranquillement,
chauffage à fond pour aider au refroidissement du moteur. C'est dans
la vertigineuse descente que ça se corse. Les camions et voitures
sont maintenant arrêtés avec des odeurs de freins cramés, et c'est
en première que les portions les plus pentues sont donc abordées pour avoir suffisamment de frein moteur...
Traversée de La Paz avec le camion...un bonheur ! |
Le début de la légendaire route de la mort...engageant non ? |
Faut pas s'aimer pour doubler comme ça ! |
Idem |
Vidange forcée sur la route...moteur cassé. |
Arrivée à
Coroico de nuit, on traverse le village par une piste étroite et
défoncée très très raide pour accéder au bivouac de l'église.
20 décembre
Nous redescendons
au village de Coroico. Malheureusement c'est l'effervescence et les
rues sont tellement étroites qu'il est impossible de se garer pour
s'y promener.
Réveil à Coroico |
Les rues de Coroico |
Nous reprenons
donc la roue de La Paz, avec ses 5400m de dénivelé.
La route est toujours sympa |
La traversée de
la capitale bolivienne s'avère extrêmement difficile, entre les
rues bloquées pour travaux, les sens uniques inconnus du GPS et la
densité de circulation, il y a de quoi péter un câble.
Quand enfin nous
pressentons la sortie, la route 2 qui conduit à Copacabana est
fermée.
Nous avons prévu
de passer les fêtes de Noël à Copacabana en compagnie de la famille Vaslin et
d'y préparer une excursion sur Isla del Sol.
Nous tentons de
récupérer cette fameuse route plus loin à travers des quartiers
banlieusards louches...sans succès.
Idem 20 kms plus
loin où la piste depuis Laja sensée rejoindre la route se termine
également par un énorme trou infranchissable. Et il fait nuit.
C'est donc
contraints et forcés que nous bivouaquons sur le parking des ruines
de Tihuanacu que nous ne visiterons pas vu le prix d'entrée et ce
qui nous attend au Pérou.
21 décembre
Nous espérons
rejoindre Copacabana via le Pérou, en passant 2 frontières espacées
de 30 kms.
Nous arrivons donc
à la ville frontière de Desaguadero en fin de matinée.
Déjà il faut
trouver le poste frontière, ce qui n'est pas évident.
Ensuite il faut se
garer quelque part, ce qui n'est pas évident non plus, avant de constater l'existence d'une file d'attente de 100m pour l'immigration.
Puis il faut aller
dire bonjour à la douane pour le camion, qui est fermée pour cause
de sandwich du préposé.
Un peu de patience
et la douane ouvre (une fenêtre coulissante protégée de barreaux
située au niveau des genoux), mais l'informatique est en panne. Les
gens se pressent, se poussent devant cette fenêtre. C'est du grand
n'importe quoi mais nous finissons par faire enregistrer la sortie du
véhicule.
Côté bolivien |
Nous pouvons enfin
traverser la frontière sur les 50m du pont où transitent les locaux
dans tous les sens, chargés comme des mules, et sans aucun contrôle.
Après ces 50m, il
faut de nouveau se garer, trouver les services d'immigration
péruviens, puis la douane. Nous nous attendions à quelques
difficultés pour la douane car notre assurance véhicule Mercosur ne
couvre pas le Pérou où il est obligatoire de s'assurer.
Nous savons via
nos amis les Courtiseurs que nous pouvons contracter une assurance
d'un mois dans les prochaines villes de Puno et Juliaca.
Encore faudra t-il
convaincre la douanière de nous donner le précieux certificat
temporaire d'importation, et cela sans assurance. Cette dernière nous écrit
sur un papier les noms de 3 compagnies susceptibles de nous assurer à
Dasaguadero même. Nous allons voir, à pied donc, et avons
confirmation de la petite arnaque locale qui consiste à n'assurer
que pour un an à tarif prohibitif.
Nous retournons
user la douanière en lui promettant de nous assurer plus loin et en
lui réclamant une note le stipulant.
Elle s’exécute
finalement non sans ronchonner, et après avoir transformé nos
bolivianos en soles, la monnaie péruvienne, nous prenons le large.
Il est 18h, nous
avons donc mis 7h pour passer la frontière, nous abandonnons l'idée
de franchir une nouvelle frontière pour Copacabana.
Côté péruvien |
Nous bivouaquons
tout de même au bord du lac Titicaca, à Juli Beach, quelques 40 kms
plus loin.
Nous avons beaucoup aimé la Bolivie, ses paysages bien sûr, mais surtout sa population rurale, toujours souriante et prompte à engager la conversation en allant spontanément à notre rencontre.
Nous y avons parcouru 2150 kms.
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